Dans tous les domaines scientifiques, l'observation précise des phénomènes constitue l'élément de base pour la construction des connaissances. En hydrologie urbaine, comme dans d'autres disciplines relevant en partie des sciences écologiques, les équipes de recherche sont confrontées à plusieurs difficultés spécifiques : l'environnement ne peut jamais être entièrement contrôlé, les systèmes d'interactions biologiques et physiques sont complexes et les échelles d'études sont nombreuses. La mesure est donc soumise aux aléas de la nature et aux difficultés de l'expérimentation in situ, ce qui conduit souvent les chercheurs à privilégier des démarches spéculatives ou numériques.
L’acquisition de données n'en demeure pas moins un préalable indispensable à la constitution et à la validation des connaissances. Jusqu’à une date récente, cette étape d’acquisition de données était effectuée au coup par coup, projet par projet, sans bénéficier de la durée qui est le gage d’une bonne maîtrise des appareillages, d’une bonne qualité et d’une bonne représentativité des données recueillies. Les actions de recherche proposées ont pour but de franchir une étape importante en installant et en faisant fonctionner un observatoire de terrain pérenne, permettant l’acquisition de données de bonne qualité sur les rejets urbains et sur leurs impacts sur les milieux naturels.La responsabilité des rejets urbains de temps sec et de temps de pluie dans l’altération des écosystèmes aquatiques récepteurs n’est aujourd’hui plus à démontrer.
Outre des enjeux environnementaux importants
(préservation des ressources en eau), les enjeux financiers sont considérables
(50 à 60 milliards de francs d’investissements supplémentaires
pour l’ensemble de la France dans les 10 ans à venir).
Cependant les moyens de lutte, s’ils sont reconnus indispensables, voire obligatoires,
sont très controversés et il paraît aujourd’hui illusoire
de proposer des solutions contre des phénomènes dont les mécanismes
restent encore assez mal connus.
La compréhension de ces phénomènes passe par une recherche à la fois globale (dans la manière d’aborder les problèmes et de poser les questions) et précise (dans la qualité et les exigences requises pour y répondre). Elle nécessite la mise en œuvre de compétences extrêmement diversifiées, allant du biologiste au sociologue, en passant par l’hydrologue et l’urbaniste.